dimanche 27 août 2006

narF ne croit pas en l'amour

Haïku::
L'amour est détruit.
L'amitié c'est beaucoup mieux:
moins fort et moins brusque.

Je viens de me rendre compte de quelque chose de grave. Quelque chose qui me fait même plutôt peur.

Je ne crois pas en l'amour.

J'ai réalisé ça en mettant en commun un ensemble de réaction que j'ai lorsque je constate que les gens autour de moi ont des problèmes de couples ou qu'ils me confient des trucs. Je suis du genre "Don't worry, be happy". Je me suis souvent fait dire que je n'y comprenais rien parce que je n'avais aucune expérience en la matière. C'est vrai que je n'ai pas d'expérience mais je ne pense pas que c'est pour ça que je ne "comprends pas". C'est plus parce que je ne crois juste pas en l'amour.

J'ai toujours trouvé ridicule le principe d'avoir une blonde. Le principe d'une seule et unique personne qui est l'âme soeur parfaite. Sérieux, à voir les gens autour de moi qui changent régulièrement de personne chérie, je me pose des questions. Parce que mis à part la montée d'hormone de l'amour et des instincts physiques des humains qui amènent ensemble une sorte d'euphorie passagère, ça semble plus de trouble que d'autre chose.

Jalousie, chantage, violence. Des gens qui se mettent à se quereller sur des détails insignifiants et ne font ainsi que mettre à jour leurs problèmes de couple. L'hypocrisie, le statut social que ça aporte, le chantage, les bitcherie et la compétition pour avoir LA fille ou LE gars populaire. Je trouve ça très désolant et plutôt ridicule. Mais bon... en partant j'ai toujours détester les gens qui parlent dans le dos des autres.

Ce que j'ai surtout de la misère, c'est à propos de la frontière qui sépare l'"amitié" de l'"amour". Pourquoi doit-il y avoir une telle frontière. Qu'est-ce qui fait qu'une bonne amie devienne soudainement l'être élue? Et pourquoi doit-il y avoir une rupture totale lorsque c'est "fini"? Dans mes amis, ils y en a que je vois plus souvent que d'autre et certains que je perds de vue de par la situation géographique et les cours d'école. Mais est-ce que je vais dire un jour "cet ami, soudainement je le déteste et ce n'est plus du tout mon ami"? Non, c'est ridicule. Alors pourquoi on peut, et même, on DOIT faire la même chose pour les amis de coeur?

Je pense que l'amour a perdu toute crédibilité pour moi. L'amitié c'est très mieux. Il y a moins de pression.

Mais en même temps, je me trouve grave et j'ai peur. Suis-je devenu quelqu'un de sans-coeur? Quelqu'un qui ne vivra jamais le grand amour? Suis-je le seul à penser ainsi? Dire qu'on ne croit plus en l'amour c'est fort. C'est comme renoncer au Bien et accueillir le Mal. Ça fait peur.


On dit qu'il faut plus d'amour dans le monde. Je suis très d'accord avec ça. Pour moi, l'amour de type "paix dans le monde" est très différent de l'amour de type "couple". Je crois au premier, c'est avec le second que j'ai de la misère. L'amour total et inconditionnel de la vie et de la planète; l'amour des hippies, l'amour comme dans Earthbound ou l'amour des anges. Ça je trouve ça très beau. C'est très positif. Alors que dans ma tête, l'amour de couple est associé à toutes les monstruosités humaines : la possission, le chantage, la pression, le conformisme, la rupture, le rêve américain...

- - - -

Oh... c'est assez poussé ce que je dis. Mais je suis content de l'avoir mis en mot. C'était quelque chose que je ressentais très profondément et que j'ai finalement réussit à extériorisé. Je suis mon propre psychologue!

Mais au final qu'est-ce que ça veut dire. Hum... probablement que si un jour j'ai une blonde, ce sera une bonne amie qui sera devenue une très bonne amie. Et si jamais ça ne marche plus très bien, au lieu d'une rupture totale, elle redeviendra probablement juste une amie normale. "Se laisser en bon terme" qu'on dit je crois.

...

Ouch. Je me trouve bizarre de tenir ce genre de discours. Je ne réfléchit pas souvent à la question. J'ai l'impression de sonner comme un macho ou un rêveur utopique. M'enfin, on verra bien ce que ça va donner!

2 commentaires:

  1. C'est intéressant ce que tu dis, narF. Sauf que je crois que tu pourrais aller plus loin dans ta réflexion. Je m'explique...

    Je crois qu'être amoureux est un sentiment qui, comme tous les autres sentiments, n'est pas du tout vécu de la même façon chez tous. Si je me fâche, je ne suis pas fâchée de la même façon que toi; si je suis triste je ne vis pas ma tristesse comme tu la vivrais (pour un seul et unique évenement), par exemple.

    Dans l'amour, cependant, il y a un problème (qui se limite peut être au vocabulaire). Parce que être amoureux est un sentiment général qui renferme d'autres sentiments à différentes doses. Être amoureux pour l'un peut être surtout du désir, tandis que pour un autre cela peut être de l'admiration, tandis que pour un autre cela peut être une foule d'autres choses, ou toutes ces choses mais à différents degrés.


    Donc pour certaines personnes, être amoureux c'est de désirer l'autre personne, un point c'est tout (ou quasiment). En fait c'est le genre d'amour que notre société patriarcale/consommation encourage en mettant en premier plan la sexualité, la spontanéité et toutes ces belles valeurs... Ce n'est pas nouveau, et beaucoup de couples à l'époque de nos parents et de nos grands-parents se sont formés ainsi.
    Probablement parce que l'instinct sexuel existe (à différents degrés) chez tous les êtres humains, et c'est tout à fait normal.

    Le problème des gens (et en fait ce n'est peut être pas un problème mais bien un choix, pour eux) est de ne pas être capable de voir à long terme. C'est-à-dire de voir, si tu commences une relation basée purement sur le désir (le tien et/ou celui du partenaire) et la sexualité, que quand le besoin sexuel sera comblé il n'y aura plus grand chose à faire, le couple va probablement se briser ou devoir se réorienter.

    Ce sont ces gens-là qui donnent l'image du couple instable et ce sont ces gens-là qui malheureusement sont les plus nombreux. Malheureusement, je dis, parce que l'amour durable, l'amour qui n'est pas le rejet de l'autre, le bris complet d'une relation, est effectivement très près de l'amitié, selon moi.


    Je crois qu'il existe des gens qui n'ont pas besoin de s'amarer, de trouver quelqu'un. Ces gens là sont en quelque sorte forts et c'est très bien pour eux si ils peuvent se suffir. Mais je crois que l'amour est un hasard, c'est une personne sur qui tu tombes quand tu ne cherches pas et qui te fascine, pour une raison ou pour une autre. L'amour ce n'est pas, à mon avis, ce que tu trouves quand tu cherches à tout prix quelqu'un. L'amour c'est quelqu'un que tu trouves spécial, c'est tout. C'est quelqu'un que tu souhaiterais connaître jusqu'au bout et qui de son côté souhaiterais vivre la même chose avec toi.


    Voilà ce que je voulais te dire. Je ne crois pas tenir la Vérité, et ne crois pas que dans le domaine des émotions il y ait une Vérité, de toute façon. Mais de mon expérience personnelle, c'est ce que j'y vois. Je suis avec Alexis depuis presque deux ans maintenant, c'est le seul copain que j'aie eu, et ça me va comme ça. Je ne crois pas qu'une personne ait plus d'expérience en amour si elle a eu plus de partenaires, je crois simplement que cette personne a eu plus de mauvaises expériences, puisque je crois qu'une relation terminée est une relation manquée, le véritable but de l'amour étant d'aimer jusqu'au bout.


    -Ariane-

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  2. Wow!

    Je trouve que c'est très beau ce que tu as écrit et ça me rassure pas mal.

    Vois-tu, tout ce que j'ai écrit, c'est des choses que j'ai observé chez mes amis, collègues de classe, connaissances, etc. Évidemment puisque je n'ai quasiment pas d'expérience en la matière. Peut-être que ma vision pessimiste de l'amour viens uniquement du fait que je me tient avec des gens bizarres et complexés?

    Je connais des gens qui sont en amour fou pendant 1 mois et le mois suivant, ils se détestent grave. Je connais des gens qui s'aiment et se chamaillent tout le temps, en sachant très bien que leur couple est basé uniquement sur le fait qu'ils "ne veulent pas casser". Je connais des gens qui font des guerres de chum, jeux immatures résiduel du secondaire remplis de bitchage. Je connais beaucoup de gens bizarres et pas assez de gens normaux. Mais bon, c'est beaucoup plus intéressant de pouvoir analyser les gens bizarres!

    Mais après avoir lu ce que tu as écrit, je pense que j'ai un peu changé d'avis. J'ai aussi pris un moment pour observer ma famille élargie, mes oncles et tantes qui vivent des relations stables depuis des années.

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